« Resurgée » dans le cadre de l’exposition collective, PROFONDE INTUITION (Résurgence VI) Exposition du jeudi 29 Sepembre au dimanche 27 novembre Salle Saint-Martin, Souillac (46). Oeuvre écrite en collaboration avec Alejandra Sáez, réalisation Thomas Pelissier – PSR Productions Commissariat : Valentine Boé. En partenariat avec CAUVALDOR.

Festival art contemporain et territoire Résurgence
Commissaire : Valentine Boe
Projection du film Resurgée inspiré du spectacle : Ofelias Machete.
« Resurgée » écrit en collaboration avec Alejandra Sáez, réalisation Thomas Pelissier – PSR Productions dans le cadre de l’exposition collective,
PROFONDE INTUITION (Résurgence VI)
Commissariat : Valentine Boé
Remerciements: Valentine Boé , Freddy Terlizzi , Angeline Marcet .
Avec les oeuvres d’artistes comme Allouche Dove, Andersson Maya, Basserode, Boralevi Marie, Bourcart, ean-Christian, Boussingault Jean-Louis, Chaillou François, Chambaud Etienne, Clerel Marie, Costes Valère, Curnier Jardin Pauline, Delahaut Sabine, Demaison Laurence, Derobert Laurent, Douillard Carole, Duran Joan, Fairey Shepard, Goldin Nan, Isaacs John, Keller Pierre, Lecompte Gérard, Le Deunff Laurent, Lestie Alain, Maire Benoit, Mechita Myriam, Mens Carling, Mogara Joachim, Mohlitz Philippe, Morel Christine, Mulas Chiara, Navarro Ivan, Negreanu Matteï, Newton Helmut, Nori Claude, Orlan, Palette Terre (collectif), Parant Titi et Jean-Luc, Perraud Stephan, Pey Serge, Pichavant Julie et Saez Alejandra, Poitevin Eric, Richer Evariste, Roche Denis, Savatier Pierre, Sorin Pierrick, Utrel Françoise, Weston Edward et une sélection d’œuvres d’art ancien.
Vernissage, Jeudi 29 sept à 18 hoo
Exposition du jeudi 29 Sept au dimanche 27 nov Salle Saint-Martin, Souillac (46)
Commissariat : Valentine Boé.
Cette sélection d’œuvres est généreusement prêtée par les Abattoirs, Musée – Frac Occitanie Toulouse, le Frac
Nouvelle-Aquitaine MÉCA Bordeaux, l’Artothèque du Lot, les collectionneurs Daniel Bost et Dominique Chambon, la collectionneuse Evelyne
Deret et d’autres collectionneurs.

Résurgence/Cauvaldor revient pour une 6ème édition à Souillac

Les abattoirs- Resurgence

 

« Une multiplicité de voix racontent la mort d’Ophélie. Personnage inventé par Shakespeare dans sa pièce The Tragedy of Hamlet, Prince of Denmark – La Tragique Histoire d’Hamlet, prince de Danemark plus souvent appelée Hamlet, dont la première représentation se situe aux alentours de 1598.

Ophélie est la fille du noble Polonius, sœur de Laërte, elle est éprise du prince Hamlet. Elle incarne une figure tragique : celle qui préfère la noyade au manque d’amour.

Berlioz a composé la première version de « La mort d’Ophélie » pour voix et piano en 1842 puis il a révisé l’œuvre pour chœur (sopranos et altos) et orchestre ou piano et l’a incluse dans son recueil Op. 18 Tristia (Choses tristes), qui a été publié en 1848.

Dans le tableau de John Everett Millais, réalisé en 1851-1852, la scène dépeinte est celle de sa mort, tombée dans les courants de la rivière, elle brille de façon spectrale, entourée des fleurs qu’elle a cueillies quelques instants seulement avant de s’effondrer dans les eaux, sa chevelure détachée flottant comme un linceul.

Ces multiples représentations construisent une iconographie bucolique, centrée sur sa souffrance comme fruit de la folie à laquelle le manque d’amour d’Hamlet la pousse.

Ainsi, le corps d’Ophélie se constitue à travers les récits des autres, des voix qui l’incitent à la folie ; et sa mort devient une énigme qui nous interroge : si Ophélie devait refaire surface, quelle serait sa propre version ?

Le regard que nous souhaitons révéler est un regard non-anthropocentrique, par lequel nous comprenons la rencontre du corps d’Ofelia avec le fleuve comme un acte de rébellion totale. Non seulement parce que c’est la seule action possible pour estomper les limites de ce qui est humain avec la nature, mais aussi parce qu’en termes symboliques, elle renverse la vision anthropocentrique des rôles et des liens que les femmes devraient avoir avec leur environnement.

Sa mort dans la rivière est une fusion avec elle, donc c’est aussi une manière de penser un monde sans limites, comme le propose Claire Colebrook : « Au lieu de penser de manière apocalyptique en termes de notre propre finitude (ou de notre « au-delà » ou de notre posthumanité), nous pourrions – enfin – avoir la possibilité de penser un monde sans finalités. », ainsi la mort d’Ophélie est une métaphore du décentrement de l’humanité de son axe. Elle permet de brouiller les limites entre l’humain et l’autre en termes symboliques, mais aussi en termes concrets, car  la proposition créative autour de la figure d’ofelia qui est présentée brouille les formes classiques de représentation, convoquant les voix de la nature, les voix réduites au silence par ceux qui ont voulu raconter le corps d’Ophélie. 

Ofelias Machete invoque une forme de clairvoyance qui convoque la relation de l’humain à l’autre, qui est la nature, une forme qui ne repose pas sur la délimitation de la première par rapport à la  seconde. Considérant la folie comme une écoute sublime, lucide et sensible.

C’est pour cela qu’Ophélie entend toutes les voix, celles de la nature, celles des défenseurs du territoire, celles de l’exploitation humaine ; c’est aussi pour cela qu’elle décide de se fondre dans le fleuve, retournant à une origine qui n’existe plus, mais à laquelle elle appartient, à laquelle nous appartenons tous ».

Julie Pichavant – Alejandra Sáez